« Comment se fait-il que tout ne soit pas donné ? Attente, rythme et retard dans L’évolution créatrice »

Guillaume Sibertin-Blanc

Publié le 27 juin 2013 Mis à jour le 27 juin 2013

« Ateliers franco-japonais sur L’évolution créatrice de Bergson », Université de Toulouse-Le Mirail, 19-21 avril 2007.

Pour ouvrir cet atelier sur « l’Un et le Tout », je propose de partir d’une expression qui condense ce que Bergson refuse dans le monisme ou le monisme qu’il refuse : un monisme qui se donne le tout, qui tient que « tout est donné ». Cette formule ramassée, l’une des plus récurrentes de L’évolution créatrice, a une signification fondamentalement temporelle, et le monisme se voit reproché une dénégation du temps, qui n’est reconnu que pour se voir aussitôt refuser tout ce qui en fait la consistance dans le réel et l’insistance dans la conscience, à savoir son caractère agissant, cette efficience par soi du temps se comprenant immédiatement comme création, production d’imprévisible nouveauté. Ainsi procède exemplairement un mécanisme radical qui considère l’avenir et le passé complètement déterminés, ou du moins complètement déterminables en droit, en fonction du présent, et « visibles d’un seul coup pour une intelligence surhumaine, capable d’effectuer le calcul » .