« État, raison et liberté dans la Staatslehre de 1813 »

Sylvie Robin

Publié le 25 juin 2013 Mis à jour le 25 juin 2013
La Staatslehre n’est pas un livre de philosophie politique au sens étroit du terme. Fichte s’en explique à maintes reprises, la Doctrine de l’État est l’attestation magistrale de cette articulation singulière qu’il établit entre la dimension théorique et la dimension pratique de la raison. Dimensions indissociables, au sens d’intrinsèquement liées, car elles sont les deux aspects d’un seul et même mouvement de l’esprit. L’affirmation de cette indissociabilité ne relève chez Fichte, ni d’un point de vue théorique de surplomb , ni non plus d’une décision de l’auteur, Fichte, qui se contenterait de l’affirmer comme une option personnelle, et à ce titre contingente. Fichte n’a cessé de montrer l’inanité d’une telle conception de la philosophie et encore plus de la D.É, qui n’est, selon la belle expression de Marc Maesschalk que « l’autoposition de soi comme image vivante de la liberté absolue ». Cette indissociabilité est une caractéristique bien connue de la philosophie fichtéenne, mais elle reste insuffisamment comprise ou méditée. Nous entendons montrer que cette articulation du théorique et du pratique, telle qu’elle est thématisée dans La doctrine de l’État, nous livre quelques thèses très originales, propres à la philosophie fichtéenne.