« L’idée fichtéenne d’une histoire universelle de l’Europe au point de vue cosmopolitique »

Günther Zöller

Publié le 25 juin 2013 Mis à jour le 25 juin 2013
Cette année aura lieu le bicentenaire des Discours à la nation allemande que Fichte a tenus en automne et hiver de l’année 1807-08 à Berlin devant une audience publique mais non universitaire. La réception de cette œuvre, publiée par Fichte en 1808, est une histoire compliquée et triste. Déjà au cours du dix-neuvième siècle et plus encore au cours du vingtième siècle, le texte de Fichte a été approprié pour des buts extraphilosophiques et a dû servir comme texte de référence ou comme prétexte pour la justification de diverses formes de nationalisme et même d’idéologie totalitaire. Le degré et la qualité de l’abus que le texte fichtéen a souffert a entraîné le soupçon d’un fundamentum in re que l’histoire effective du texte aurait dans le texte lui-même, ainsi impliquant Fichte dans l’influence qu’il a exercée et référant la réception immorale du texte a un péché originel de son auteur. Dans cette situation, l’intérêt philosophique pour les Discours à la nation allemande doit assumer un geste apologétique - pas tellement dans le sens de donner des excuses et disculpations mais de rendre clair le caractère propre du programme philosophique poursuivi par Fichte dans son texte le plus irritant et intrigant.