Lecture commentée du chapitre I : « Du principe de l’idéalisme transcendantal »

Maxime Chédin

Publié le 25 juin 2013 Mis à jour le 25 juin 2013

Deuxième séance du 24 mars 2007

Le premier chapitre établit le principe de l’idéalisme transcendantal, qui constitue ce que Schelling appelle dans la Préface et au début du chapitre II la démonstration « générale » de l’idéalisme. Mais il n’en produit pas la preuve effective, « par le fait ». C’est en effet au chapitre III que débutera « l’histoire progressive de la conscience de soi » en ses trois époques, qui constitue la véritable « présentation de l’idéalisme dans toute son extension », encore manquante. C’est là une première limitation, pour ainsi dire extérieure, du contenu de ce chapitre : exposer le principe ce n’est pas accomplir le système, prouver de façon effective la vérité de l’idéalisme. 
Sur ce point, Schelling s’accorde avec la doctrine de la science qui invite à distinguer soigneusement le principe, le moi absolu, du système lui-même. Le moi absolu est pour Fichte le point commun où vie et philosophie coïncident ; il n’est donc pas la philosophie, dont le domaine propre consiste en la déduction/description des actes idéels par lesquels le moi absolu devient individu4. Pourtant, de façon déroutante, Schelling accuse la doctrine de la science de n’avoir pas tenu compte de cette distinction. Comme incapable de dépasser réellement le résultat obtenu au terme du §1 de la Grundlage, qui montre que tout être est pour le moi et par le moi, elle se serait bornée à la démonstration « en général ». Première limitation donc, et, semble-t-il, premier désaccord avec Fichte, dont on pourra se demander s’il dissimule autre chose qu’un malentendu historique.