"Le Corps sans Organes, image de la pensée et matière de l’être"

Christophe Richard

Publié le 26 juin 2013 Mis à jour le 26 juin 2013
Le Corps sans Organes est certainement l’écho spinoziste le plus direct et le plus audacieux lancé par la philosophie de Gilles Deleuze. Les thèses de Deleuze sur Spinoza dégagent du système moniste de L’Ethique, du plan d’immanence construit par Spinoza, un postulat ontologique décisif pour saisir l’insistance du motif pluraliste qui constitue l’assise constante de l’empirisme deleuzien. Pour Deleuze, le spinozisme affirme que l’absolu est double, qu’il est et existe nécessairement selon les modalités déterminées de deux puissances distinctes et inséparables. Montrer comment un empirisme radical se doit de redoubler, d’expliquer, l’immanence pour affirmer authentiquement l’univocité de l’Etre était déjà l’une des tâches majeures du livre Spinoza et le problème de l’expression, et Deleuze fera de ce redoublement le schème principal de son ontologie, voire de l’ontologie.