"Henri Maldiney. Transpassibilité et psychose"

Jean-Christophe Goddard

Publié le 26 juin 2013 Mis à jour le 26 juin 2013

Texte d’une conférence faite au séminaire de Daseinsanalyse de l’Université de Paris 1. Une version en a été publiée dans la revue Alter, n°14.

Dans Penser l’homme et la folie, plus précisément dans le dernier article qui s’intitule « De la transpassibilité » (1991), Maldiney cite un court texte extrait du tout début de l’introduction de l’exposé de 1812 de la Wissenschaftslehre de Fichte. Cette citation intervient à un moment décisif de l’article : là où, précisément, il s’agit pour Maldiney d’introduire une distinction radicale entre l’esprit et la vie organique : « l’intellection se fait elle-même et ce n’est que par là qu’elle est juste. Ce qui ne se fait pas par soi, ce qu’un moi quelconque projette de sa pensée est faux. Qu’est-ce donc qui revient au moi ? Dans une totale passivité s’abandonner à cette image qui se fait elle-même par soi, l’évidence. C’est dans cet abandon qu’il se trouve. Nous devons ne faire activement absolument rien » . Cette passivité du moi « à l’égard de ce qui peut l’apprendre à lui-même », commente Maldiney, est « une première esquisse de la transpassibilité » .