Equipe de Recherche sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs (ERRAPHIS)
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Explication des sections B « Expliquer comment le Moi s’intuitionne lui-même en tant que sentant », et C « Théorie de l’intuition productive » de la première époque
Charles Theret
Publié le 25 juin 2013 – Mis à jour le 25 juin 2013
Cinquième séance, 23 juin 2007
Les sections B et C qu’il faut expliquer aujourd’hui viennent à clore la première période de l’histoire de la conscience de soi. Cette période est le mouvement du Moi qui va « de la sensa-tion originaire à l’intuition productive ». Le ressort de cette histoire, le principe dynamique qui en elle la met toujours en mouvement sans jamais la fixer est « l’activité idéelle présupposée en tant qu’illimitable ». La tâche de la philosophie théorique est d’« expliquer l’idéalité de la limite », c’est-à-dire d’« expliquer comment l’activité idéelle, admise jusqu’ici en tant qu’illimitable, peut aussi devenir limitée » (p. 68). Bref, le point de vue du philosophe est celui qui parvient à exposer la genèse de ce devenir fini, limité ou de ce devenir-objet de l’activité subjective illimitable : il s’agit donc d’expliquer comment l’intuitionnant peut en arriver à s’intuitionner, à s’objectiver, à s’apparaître à même sa propre conscience de soi en tant qu’objet.
La tâche A/ a démontré que les deux activités en conflit sont toutes deux idéelles lors-qu’elles restent infinies et en mouvement, mais qu’elles deviennent réelles lorsqu’elles se fixent en un tiers, un produit commun fini, qui est un point d’équilibre précaire entre les deux activités. Tou-tefois, l’activité illimitable ne peut souffrir en aucun cas cette situation d’équilibre, de finité puis-qu’elle est par nature illimitable, tandis que l’activité réelle accepte d’être limitée, puisqu’elle est limitable même si dans le mouvement elle est elle aussi infinie, illimitée. C’est pourquoi le mouve-ment est freiné mais jamais arrêté, car l’activité idéelle est à la fois ce qui limite et donc freine le mouvement en s’intuitionnant dans l’activité réelle, mais aussi ce qui réactive toujours le mouve-ment, refluidifie ce qui a été freiné une fois, et dépasse ainsi chaque étape provisoire qu’incarne chaque produit.