« "La biologie l’inspirait" - Notes sur l’enjeu épistémologique et philosophique de la biologie chez Bergson »

Naoki Sugiyama

Publié le 27 juin 2013 Mis à jour le 27 juin 2013

Le texte qui suit est celui d’une conférence prononcée dans le cadre des Ateliers Euro-japonais sur l’Evolution Créatrice d’avril 2007 à l’Université de Toulouse.

« La biologie l’inspirait », déclare Paul Valéry à propos de Bergson, dans son éloge à l’Académie française. Certainement. Mais dans quel sens ? Est-ce que cela veut dire simplement que notre philosophe nous a présenté un nouveau spiritualisme évolutionniste, en renouvelant radicalement l’évolutionnisme spencérien ? Ou bien que la réalité irréductible de la vie s’est trouvée sauvée devant les attaques des matérialistes, par sa pensée résolument dualiste, qui n’a cessé de diriger sa démarche philosophique depuis L’Essai jusqu’aux Deux Sources ? Ce que je voudrais essayer ici, c’est de remettre la pensée biologisante de Bergson dans le contexte intellectuel du tournant du siècle, ou pour reprendre ce terme heureusement choisi par M. Frédéric Worms, celui du « moment 1900 », dans lequel nous pourrions préciser les significations aussi épistémologiques que philosophiques de la biologie pour le bergsonisme.